Descriptif : En 1881, Joris-Karl Huysmans (1848-1907) faisait part au poète belge Théodore Hannon d’une idée de sujet de nouvelle, “celle de l’homme solitaire qui mange dans les restaurants”. La nouvelle eut ensuite pour titre le nom du héros, M. Folantin, puis devint À vau-l’eau. L’“affreuse mélancolie” du héros, expéditionnaire dans un bureau et vieux garçon, qui essaie de tromper son ennui dans des gargotes et des bouillons ou en décorant son intérieur, aboutit in fine au néant : “Il comprit l’inutilité des changements de routes, la stérilité des élans et des efforts ; il faut se laisser aller à vau-l’eau”. Évocation du “diaconat des misères moyennes”, À vau-l’eau conclut que “le mieux n’existe pas pour les gens sans le sou ; seul, le pire arrive”. Point de salut non plus pour le riche Jean des Esseintes (À rebours). À travers des expériences symétriques ou diverses, ces deux personnages se retrouvent aux prises avec l’ennui mortel.