
La Généalogie de la Morale
Descriptif : “L’éthique de Nietzsche est utile à étudier comme signe des temps”, disait en 1902 Alfred Fouillée, qui fut l’un des premiers en France, avec Hippolyte Taine, à commenter l’oeuvre du philosophe. Celle-ci combat la “religion de la souffrance” et la “morale de la pitié” qui dominent les doctrines politiques et sociales de la fin du 19e siècle, toutes orientations confondues. Suite à Par-delà bien et mal (1886), Nietzsche recherche à même l’ambiguïté du langage l’origine de conceptions morales comme celle de faute, inspirée du rapport créancier-débiteur, (le mot allemand Schuldigkeit veut dire à la fois culpabilité et dette). Une fausse paix règne autour des valeurs morales et des préjugés qui les soutiennent selon Nietzsche, qui propose de nouvelles valeurs adaptées à l’avenir. Le propos est érudit et appelle la critique, mais on y découvre la fabuleuse éloquence du philosophe.