Le Bal des victimes
Paris s’enveloppait de cette brume transparente que l’automne apporte avec lui. Le jour n’était plus, la nuit pas encore ; les réverbères s’allumaient ; on eût dit des étoiles dans un ciel nuageux. La foule encombrait les rues. Foule bariolée, bizarre, affairée, joyeuse, bruyante, la foule qui va danser. Car on dansait partout, alors ; on dansait par plaisir, par nécessité, par devoir. Assez longtemps la France avait eu les pieds dans le sang, la tête brisée par les préoccupations politiques, l’estomac délabré par la faim.
E. Dentu (Paris)
1867
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