Descriptif : Publié en 1895, Les Villes tentaculaires, recueil de poésies d’Émile Verhaeren (1855-1916), suit Les Campagnes hallucinées (1893), dont le thème de l’agonie de la campagne, avalée par la ville, est repris dans “La Plaine” qui ouvre le recueil. Les villes tentaculaires de Verhaeren sont les lieux du déracinement et de l’aliénation fiévreuse au travail et au capital (“Les Usines”, “La Bourse”), ainsi qu’aux nouveaux rythmes de la consommation et du temps libre (“Le Bazar”, “Les Promeneuses”, “Les Spectacles”). Pourtant, pendant que les hommes deviennent des “morceaux de vie en l’énorme engrenage”, “le rêve […] nouveau se forge”. Verhaeren accepte toute la brutalité du présent et espère : “Sur la Ville, dont les affres flamboient/ Règnent, sans qu’on les voie/Mais évidentes, les idées”.