
Descriptif : “Animal à deux pieds, sans plumes, à paletot, fumant et flânant”, le “parfait flâneur” se caractérise avant tout par de bonnes jambes, de bonnes oreilles et de bons yeux. Il entretient d’évidents rapports avec les physiologistes, d’où l’image soignée qu’en a donnée Louis Huart (1813-1865) qui, bien avant Baudelaire, le définit comme un peintre de la vie moderne déjà en proie au spleen parisien. Oisif et solitaire, le flâneur se promène sur les boulevards et “triomphe surtout dans les passages” où il contemple les affiches parisiennes, les caricatures, les vitrines ou encore les jeunes modistes. Sa totale liberté de mouvement est aussi une provocation héroïque adressée à “l’homme affairé” et à une capitale devenue obsédée par les “embellissements”. Animal urbain par excellence, le flâneur appartient à une espèce disparue. Urbanistes et architectes s’efforcent en vain de le réhabiliter.