"C’est à la lecture des Martyrs de Chateaubriand et des romans de Walter Scott qu’Augustin Thierry (1795-1856) développe sa passion pour l’histoire. Ses premières œuvres, même si elles ne sont pas des fictions, envisagent le passé d’une manière littéraire, voire dramatique. La rencontre avec Claude Fauriel, éminent linguiste et historien, sera décisive : désormais, Augustin Thierry étudie les sources anciennes. C’est évidemment sur Grégoire de Tours et les chroniques des VIe et VIIe siècles qu’il fonde ses Récits des temps mérovingiens. Sa conception de l’histoire a pour socle la confrontation des « races conquérantes » et des « races conquises » : à la discipline civique des Romains s’opposent les instincts sauvages des Germains. Si l’idée est très discutée dès les années 1840, il n’en demeure pas moins que les Récits des temps mérovingiens sont fondateurs d’une nouvelle manière d’écrire l’histoire."