Descriptif : Pourquoi les livres de Xavier Forneret (1809-1884) sont-ils passés inaperçus ? se demandait Charles Monselet, l’un des premiers critiques à s’intéresser à Forneret. Journaliste à ses heures, Forneret publiait ses oeuvres à compte d’auteur. Le ton d’abord dénigreur du critique, qui s’amuse des aphorismes de l’auteur (“Dans notre temps, ce qui dure, c’est ce qui ne dure pas”), et des “excentricités typographiques”, cède le pas à l’admiration pour “l’énorme volume” que constitue Temps perdu, qui n’est “imprimé que sur le verso de ses pages”. Le Diamant de l’herbe, l’un des sept récits “lugubres” du recueil, sera repris dans la revue surréaliste Minotaure en 1937. Forneret n’était pas de son temps, selon André Breton, qui reconnaît en lui, en ses incohérences, un des précurseurs de l’écriture automatique dans un numéro de La Révolution surréaliste (1927), sur ce phénomène occulte devenu pratique poétique.