Descriptif : Dans ce roman en partie épistolaire, l’habit fait l’identité sexuelle, à telle enseigne que le lecteur doit être aussi attentif aux changements de costume que de narrateur. Théophile Gautier (1811-1872) s’est inspiré de la vie d’une travestie bisexuelle, Madeleine de Maupin, pour mettre en scène le travestissement, sujet en vogue en 1835, qui fait dire à Albert en quête de la maîtresse idéale : “J’aime un homme”. Les récits entrecroisés des narrateurs sont l’occasion de créer des “tartines” poétiques sur la beauté et l’amour, qui évoquent la littérature libertine et le ton moqueur des futures physiologies. Pour Gautier, le roman fut aussi l’occasion, dans une préface devenue fameuse, de critiquer avec virulence la littérature “vertueuse”, aimée des critiques “utilitaires républicains ou saint-simoniens”. Gautier leur répond qu’“il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien”, qui deviendra la devise de “l’art pour l’art” des poètes parnassiens.