"Le moment est venu, je crois, de se rendre compte avec calme, mais sans une indulgence désormais hors de saison et inutile, de la situation littéraire. Cette date du demi-siècle, depuis 1550, se marque volontiers par une évolution très-dessinée ; il y a toujours eu à cette époque changement en bien ou en mal dans les destinées de la littérature française, impulsion vive, élan rapide, ou arrêt sensible : en 1550, la rénovation littéraire publie son manifeste et lève son drapeau ; par droit de conquête elle s’empare de l’avenir ; en 1650 s’annonce la gloire du siècle de Louis XIV, avec une splendeur d’aurore ; en 1750, c’est une autre conquête qui s’annonce, celle de la philosophie, puissance qui se saisit de la France comme de son domaine et se prépare à former le monde à son image."