"Un coup d’œil jeté sur des cartes ancienne et moderne de l’Asie antérieure fait constater que l’Arménie s’étend en long, des hauteurs de Paryadès aux contreforts ciliciens, en large jusqu’aux confins mésopotamiques, mais son centre, son île de France, là où le noyau se forma et où naquit la royauté nationale, c’est l’Ararat avec ses versants araxien et tigro-arzano-euphratien. Dans ces hautes régions de l’Euphrate et du Tigre, dans les gorges tourmentées de l’Araxe et du Kour, au pied de l’Ararat et du Taurus ourartien, piétinées par tous les belligérants, tour à tour battus et victorieux, au milieu des batailles incessantes des Assyriens, des Mèdes, des Kimmériens, des Perses, des Macédoniens, des Gréco-Syriens Séleucides, des Romains, des Parthes, des Sassanides, les Arméniens, tout en défendant l’indépendance de leur pays, les armes à la main, au cours de toute l’Antiquité, grâce à leur labeur opiniâtre, arrachant âprement à leur terre de quoi subsister, assurant leur existence par l’ingéniosité de leurs artisans, allaient, venaient des rives de la Mer Intérieure et."