Contes cruels
Descriptif : “La Science aura donc [...] le dernier mot”, dit le narrateur de “L’Affichage céleste”, l’un des vingt-huit contes des Contes cruels, où Villiers de L’Isle-Adam (1838-1889) imagine l’exploitation commerciale du ciel. Mais le ton est mordant, car l’admirateur d’Edison, le “Papa du phonographe”, que Villiers met en scène dans L’Ève nouvelle à partir de 1880, critique les usages de la technique. Dans les Contes cruels, ils sont associés à l’enrichissement, à l’“indifférence” de la bourgeoisie et au suffrage universel. L’étonnement du narrateur devant “L’appareil pour l’analyse chimique du dernier soupir” -―pendant du procédé pour émousser l’ouïe dans “Le Traitement du Docteur Tristan” - ne trompe pas. Fervent de Poe, de Baudelaire et de Wagner, Villiers construit le fantastique à même les instruments modernes afin d’en dénoncer les cruautés.