Les Voix perdues d'un paysan
"Quand je te vois, le soir, au bord de la fenêtre Où ta main chaque jour arrose quelques fleurs, Je voudrais te conter les tourments que font naître En moi tes beaux yeux bruns encor vierges de pleurs !Je t’aime, ô pure enfant ! et toi jamais peut-être Tu ne sauras combien j’ai gardé de douleurs, Et puis combien de fois j’ai senti tout mon être Frémir en t’admirant, femme aux charmes flatteurs...J’aurai bientôt trente ans, et ne pourrai point dire Que ta bouche mignonne ait daigné me sourire Et jeter dans mon cœur l’espoir que Dieu bénit :Car, ne possédant rien, je n’ai rien à prétendre ; Et puis, je te le jure, — oh !"
E. Rouveyre (Paris)
1878
0
© Collection XIX 2018
Il n'y a pas encore d'avis pour cet
eBook.