Vendéennes et chants hellènes
"BONCHAMPS, qui, selon l’expression de M. de Châteaubriand, rappelait toutes les vertus de Bayard, blessé à mort de plusieurs coups de feu dans la poitrine, à la bataille de Chollet, où il s’était précipité dans les rangs de l’armée républicaine, pour protéger la retraite des paysans vendéens ; Bonchamps mourant et porté par ses soldats au milieu de la population entière de la Haute-Vendée, fuyant vers la Loire, d’où elle devait aller se perdre dans les forêts de la Bretagne ; le désespoir de tout un peuple chassé de ses foyers ; ses regrets sur le héros en qui il avait le plus de confiance et qui mourait pour lui ; ses cris de vengeance et de mort, lorsqu’il demandait, par voie de représailles, l’égorgement de six mille soldats républicains renfermés dans l’église de Saint-Florent ; et au milieu de tant de scènes de désolation, Bonchamps apparaissant comme un ange sauveur et obtenant la vie des prisonniers : tout cela offre un des tableaux les plus touchans et les plus sublimes d’une guerre déjà si extraordinaire."